Cela fait deux ans que Kaname Kuran est parti en se jurant de ne pas revenir tant qu'il n'aurait pas accompli sa promesse. Deux ans qu'il n'avait revu aucun de ces êtres puisqu'il avait disparu sans laisser de traces. Évidemment ils avaient tous dû le chercher que ce soit les vampires à cause de la destruction du sénat, les hunters pour le chaos qu'il avait laissé ou encore le directeur de l'Académie Cross pour poursuivre leur but commun.

Mais tout cela n'importait peu. Pour lui, seul un regard hantait ses nuits. Celui de Yuki, sa sœur, sa bien-aimée, sa fiancée... Oui il était parti pour construire un avenir sûr pour elle. Un avenir où vampires et humains vivraient en harmonie... C'est ce qu'il avait toujours voulu pour elle, car il ne se pardonnait pas d'avoir déjà échoué dans le passé et cela lui avait déjà coûté plus que la vie elle-même...

Néanmoins, en vue des derniers évènements et de la tournure que prenait les choses, il ne pouvait plus ignorer le reste du monde. Alors, il était là, à contempler la ville et au loin, l'Académie. Étrangement, il était partagé dans ses sentiments. Revenir n'avait jamais été dans ses plans. Il savait aussi que son retour aurait des conséquences sur tous. Malgré tout, il ne pouvait plus reculer.

C'est d'un pas assuré qu'il finit par se rendre à l'école pour un nouveau départ. Il se faufila comme il avait toujours su le faire sans éveiller les soupçons et se dirigea en suivant l'odeur de Kaien Cross. Il ouvrit la porte, gravit la volée de marches et s'arrêta devant le bureau. Il le savait que son "ami" était là...

Il pénétra à l'intérieur. La lumière était éteinte et seul la lune éclairait l'endroit à travers la fenêtre. Brusquement, il se déplaça en sachant parfaitement qui pouvait manier ce sabre. Puis, il souffla simplement:

- C'est moi...

L'arme s'arrêta à quelques millimètres de sa joue. Il aurait pu faire un geste pour la subtiliser pourtant, il n'en fit rien.

Une réponse froide vint en écho :

- Pourquoi maintenant ?
- Je pensais qu'ils étaient prêts, que sans le sénat, les choses changeraient. Visiblement, je les ai surestimés.
- Effectivement, Kaname, tu t'es trompé.

Le sabre descendit doucement jusque dans son fourreau. L'homme alla s’asseoir dans son fauteuil posant son arme en demandant :

- Que comptes-tu faire ?
- Me montrer.

Le silence tomba. Le directeur savait que les choses ne s'arrangeraient pas, que le destin s'était remis en marche sans que personne ne puisse s'interposer. Il savait aussi que de nombreuses vies seraient perturbées par ce fantôme du passé. Toutefois, en y réfléchissant bien, il comprenait qu'il n'y avait rien d'autre à faire. L'homme ajouta alors :

- Bon retour.

Kaname sourit tristement, puis la pénombre l'engloutit...