Cela aurait dû être mon premier week-end de liberté. Celui où j'aurai eu tout le loisir d'assouvir l'envie qui me dévore pour Mika. Mais il a fallu qu'au dernier moment mon frère est une urgence et que je doive le remplacer auprès de mon père pour une de ses stupides soirées mondaines. Pourquoi le sort continue à s'acharner sur moi alors que je ne veux qu'elle.

Tout a commencé hier. Au moment où je m’apprêtais à sortir chercher ma proie lorsque j'ai vu  alors Sameji arrivait. Que se passait-il de si important pour qu'il vienne me chercher ici. Il fallait au moins une raison majeur pour que quelqu'un de chez moi se rappelle de mon existence et vienne à l'académie.

- Sameji, pourquoi es-tu là ?
- Je suis désolé, jeune maître mais votre père m'envoie vous chercher.

J'ai été surpris même si je le cachais.

- Qu'elle en est la raison ?
- Vous devez remplacer votre frère pour importante soirée.
- Tu plaisantes ?

Mais quand je l'ai fixé pour chercher une trace d'erreur, je n'ai rien vu. J'ai alors soufflé.

- Il ne peut pas faire sans moi ?
- Non, jeune maître.

De mauvaise grâce, j'ai donc suivi mon majordome en trainant des pieds. Nous avons traversé le dortoir de la lune sans prêter attention aux gens que je croisais. Visiblement le directeur avait déjà donné sa permission pour que je quitte l'école le temps de régler l'affaire. Je ne savais pas en fait le traquenard que mon vieux avait organiser avec certaines de ses relations. C'est donc contrarié à l'extrême que je suis monté dans la voiture. Sur la route menant au portail, nous avons croisé Mika. Elle ne m'a pas vu néanmoins moi oui. Comme toujours, elle attirait mon regard sans vraiment le chercher. La limousine a ensuite quitté l’établissement tandis que l'image de la gardienne dansait dans mon esprit.

Pendant quelques minutes, le calme régna dans l’habitacle. Mais très vite mon esprit revint au moment présent.

- Sameji, qu'est-ce qui peut empêcher mon frère de se rendre à ce truc.
- On ne me l'a pas dit jeune maître. Maître Shibura m'a seulement ordonné de vous récupérer. Je pense qu'il vous expliquera lui-même le motif.

Comment aurai-je pu deviner que cet homme en qui j'avais confiance me mentait. Certes pas de sa propre initiative puisqu'un serviteur se doit d'obéir à son maître. Toutefois il aurait pu me donner un indice indiquant que je n'aimerai certainement pas ce qui se tramait.

Nous sommes enfin à la demeure. En y rentrant j'ai pu constater qu'en dehors des serviteurs, aucun des membres de ma famille n'était là. Même pas Oba mon petit frère qui pourtant ne quitte quasi jamais la demeure familiale. Que se tramait-il dans mon dos ? J'avais horreur d'être mis à l'écart. C'est notre veille gouvernante Kuronoma qui m'avertit que mes parents rentreraient le lendemain. Je soufflais une fois de plus et annonça que je me retirais dans ma chambre et que je prendrais mon repas là-bas.  La soirée s'écoula tandis que je tentais de percevoir les possibilités. Mis rien ne vint à mon esprit. La seule chose qui me préoccupait en réalité était Mika. Pourquoi étais-je si dépend de cette fille. Depuis qu'elle avait débarqué à l'académie, plus rien n'avait tourner rond dans mon univers. Je pouvais avoir n'importe quelle fille humaine d'un simple claquement de doigts et néanmoins je ne voyais plus qu'elle... Une fois de plus je passais ma main dans mes cheveux afin de reprendre le contrôle de moi-même. Si je m'étais écouté, je serai retourné là-bas... Toutefois j'étais coincé ici sous la garde de Sameji. J'ai fini par aller me coucher quand le petit matin est arrivé.

C'est quelques heures plus tard, qu'on a frappé à ma porte pour me signaler qu'il était que je me lève. Le petit déjeuner était servi en bas. De mauvaise humeur, je suis sorti du lit et habillé rapidement. Mes parents et Oba étaient là. Comme toujours en ma présence, il n'y avait pas vraiment d'échange intime. Il faut dire que j'ai toujours eu la sensation d'être l'enfant de remplacement auquel on avait besoin de porter de l'attention que lorsque quelque chose de grave pouvait affecter l'avenir de la famille. J'ai avalé rapidement ma nourriture. Au moment où j'allais me lever, mon père prit la parole.

- Jun, la soirée de ce soir est extrêmement importante. Je compte sur toi pour te comporter en parfait membre de la famille Shiruba. Je ne tolérerai aucun manquement à ta prestation...

Et voilà, il était reparti avec ça. Je n'ai pas vraiment écouté la suite. Il faut dire que depuis que j'étais rentré à l'académie Cross, j'étais devenu rebelle à cette vie et n'avait pas hésité une seconde à me faire remarquer en présence de personnes influentes. Il termina sa phrase et je répondis alors avec toute l'insolence possible :

- Si tu as si peur que cela, il ne fallait pas me faire venir. Je n'ai pas demander à jouer aux mondanités. Quand à la respectabilité de cette famille, Masato en fait bien largement pour nous deux. Je ne vois pas pourquoi je devrais me forcer à jouer les pantins comme tous les autres.

Comme toujours, mon père n'a pas apprécié. Il s'est levé et m'a giflé. Bien sur je n'ai pas bougé d'un poil et je l'ai fixé durement. Je supportais de moins en moins de me plier à des règles qui restreignaient ma liberté et celui que j'étais.

- En attendant ce soir, tu iras méditer sur ton comportement dans ta chambre.

J'ai salué d'un mouvement de tête mon père puis ma mère et j'ai pu enfin quitter cette pièce étouffante. J'ai traversé les couloirs et une fois dans mon antre, je me suis jeté sur mon lit où j'ai fixé le plafond. Mes pensées commencèrent à dériver et j'ai fini par m'assoupir.

Sameji m'a réveillé une fois encore. Il m'a aidé à me préparer en enfilant ce maudit costume que je déteste tant même si ce dernier me va à la perfection et me rend irrésistible auprès de la gente féminine. J'ai rejoint mon père à l'entrée. Visiblement ce soir, ça ne serait que lui et moi... L'horreur...

Nous avons grimpé dans la voiture. Tout le trajet s'est fait dans un silence de mort. Il était hors de question que je présente des excuses. Il le savait. Enfin c'est plutôt que je ne le fais jamais car pour cela il faudrait avoir des regrets de ses actes ou encore de la considération pour autrui. En ce qui concerne cet homme, je n'éprouve ni l'un ni l'autre. Enfin nous arrivons à la destination visiblement. Je l'ai reconnu immédiatement, c'était celle de la famille Soen. Pourquoi venions-nous dans l'un des repaires de ceux qui prônaient cette paix ? Que mijotait mon père ? J'avais un mauvais pressentiment.  Arrivé devant la porte d'entrée, je n'avais toujours pas eu de réponse à mes interrogations. Nous avons donc pénétré dans la demeure.

On nous a débarrassés et inviter à rejoindre les autres convives. Quand j'ai pénétré dans la salle de réception, j'ai immédiatement remarqué que la majorité des personnes présentes avaient mon âge ou un peu plus. Je le sentais de moins en moins. J'avais entendu des rumeurs sur ce genre de soirée et pour la première fois, je priais le ciel pour que je me trompe. Malheureusement, mes craintes se confirmèrent quand la maitresse de maison, nous expliqua la raison de notre présence. J'avais 16 ans et on commencé à me parler mariage. C'était une blague, un cauchemar dont j'allais me réveiller. Puis j'ai vu le sourire de mon père et j'ai su que non. Je crois que je l'ai encore plus hais à cette seconde.

On nous a servi une collation avant que les choses commencent. Tout allait se dérouler sous la forme d'un jeu. Chacun de nous allions tiré un numéro qui nous permettrait de former un couple. J'étais hors de moi... Bien évidement, j'ai tenté de me prendre la poudre d'escampette mais notre ôte avait été des plus malin en postant à chacune des issues un de ses serviteurs qui barrait la route à toute retraite possible. Mon père m'a tapé sur l'épaule et me souhiatant bonne chance te il a quitté la pièce. Un à un les garçons et les filles présents tirèrent un papier. Puis mon tour vint enfin vu que j'étais le dernier. J'avais tiré le numéro sept.

"Pitié faites que je ne me retrouve pas avec une des cruches que je déteste tant à académie."

C'est alors que j'ai vu une jeune fille assez assez pâle avec des yeux violets comme ceux de Mika aux cheveux longs parsemés de mèches roses et blanches. Evidemment sa robe était élégantes. J'aurai pu certainement la trouver jolie dans d'autres circonstances. Seulement là, c'était la fureur qui dominait. Mais qu'est-ce qu'il était passé dans la tête de mon vieux ? Pensait-il réellement que j'allais me plier à cela il se trompait grandement. Je n'ai pas dit un mot à la fille. Un majordome nous a demandés de le suivre. Il nous a amené à un salon, certainement pour que nous puissions faire plus ample connaissance. Une fois le vampire partit. Je me suis tourné vers elle et sans aucune forme ni ménagement, je lui ai lancé :

- Ne crois pas que je vais me prêter à ce jeu débile, si tu avais une quelconque espérance.

Je suis allé me caler dans le canapé de manière non-chalante sans plus de forme...

Vous voulez savoir ce que je faisais avec le vampire fort contrarié, dans la même pièce alors que nous ne nous connaissions pas ? Je vais vous expliquer tout cela très simplement...


* * *

« Je vais le retrouver ! », criais-je à mon frère qui ne semblait franchement pas enchanté.
« Mais tu ne sais même pas où il se trouve ! Et puis, il est recherché je te signale ma chère petite sœur... »
« Je m'en fiche, j'y vais... ! »

Mon grand-frère Ikuto me fixait alors, j'essayais de soutenir son regard, après tout si je venais à perdre cette épreuve de force, il m'embêterait encore pendant un long, très long moment, alors, je me forçais, essayant de rester en colère, ou du moins de le paraître. Puis finalement, je le regardais plus adoucie.

« Toi, tu as une idée derrière la tête... »

« Je t'aiderai, mais seulement si tu te décides à faire quelque chose pour moi. Il y a une fête, et j'aimerai que tu t'y rende. », me dit-il arborant un sourire des plus énigmatique.

Je le regardais essayant de discerner le vrai du faux mais surtout l'embrouille ! Car il devait y en avoir au moins une. Je le connaissais assez pour me dire que quelque chose m'attendais à cette soirée. J'avais tout de même accepté, car j'étais curieuse et je voulais qu'il m'aide à retrouver Tonton. D'ailleurs c'est le dernier argument de Liam qui fini par me convaincre. Peut-être que Tonton Kaname sera là parmi nous ! Même caché ou je ne sais quoi, c'était l'occasion de glaner des informations.

Je devais donc me rendre à une soirée chez les Soen. Je ne connaissais pas grand monde et puis j'avais envie de m'amuser un peu moi ! Ce soir pourtant je devais montrer à quel point j'avais grandit et me montrer polie, gentille et calme. Pour les deux premiers c'était très facile mais pour le dernier ? Cela serait mon plus gros problème. Je passait alors mes deux prochaines journées à lire et à dormir, pas le temps pour petit déjeuné, malgré Liam qui passait régulièrement pour me disputer parce que je ne mangeais pas.

Je n'avais pas envie ! Je voulais faire plein de choses, dont revoir mon cher et tendre, mais je ne pouvais que penser à lui. Il était toujours dans mon cœur seulement je devais trouver une solution pour que nous puissions vieillir ensemble et vivre ensemble tout simplement. L'amour ne se contrôle pas, mais je sais aussi que mon frère et Liam ne supportent pas le fait que j'aime un être humain. Il est beau, doux et charmant. Une petite étoile dans mon ciel bleu-nuit.

Je soupirais un peu, la tête dans mes romans d'amour lorsque pour la énième fois Liam vint me déranger !

« Mais quoi, bon sang ?! On peut pas rêvasser tranquillement, oui ?! », demandais-je un peu bougonne.

« Il faut vous préparer, je vous ai choisi une robe et je peux vous coiffer si vous le désirez petite Princesse... », me dit-il en souriant...

Je regardais alors ma fameuse robe. Je ne pouvais apparemment pas choisir mes vêtements et cela ne me plaisais pas, j'avais un look à ma façon, une apparence qui me correspondait, mais je remarquais aussi que la longue robe violine était très belle. Je l'aimais beaucoup, elle avait un jupon blanc à dentelles et des rubans blancs que j'aimais bien.

Je me rendis alors dans la salle de bain, prenant tout d'abord une douche puis une fois lavée, savonnée et rincée, je me séchais en prenant tout mon temps, puis enfilais mes sous-vêtements puis ma robe. Je sortis de la salle de bain et trouvais Liam qui m'attendais tranquillement préparant sa brosse à cheveux, des bijoux aussi je crois, mais bon, je devais bien avouer qu'il était très doué avec les cheveux des autres.

Je le laissais donc faire avec les miens, il s'amusa beaucoup puis finalement décida de me faire deux tresses sur le côté qui retiennent mes autres cheveux en arrière. Il ajouta un Lys blanc pour faire plus joli à mon avis. Il me maquilla légèrement, un peu d'ombre à paupière et un collier en or et j'étais prête ou presque... Il me regarda puis me montra mes chaussures... Des talons !
Je le fixais d'un air de dire « Nan, mais vraiment ! T'es sérieux là ? Pour de vrai », zieutant mes basket brillantes de l'autre côté de la pièce...

« N'y pense même pas Himeji Lin ! », me dit-il d'un air sérieux au possible. Je soupirais, les adultes étaient d'un ennui ! Mais j'obtempérais, un peu, je pris un de mes petit sac, y mettant un tas de trucs aussi utiles qu'inutiles... Puis je pris le bras de cet ami. Il allait m'accompagner ce soir, enfin, c'est ainsi que je l'avais compris...

Nous montâmes dans la voiture, j'étais un peu stressée parce que je n'avais pas l'habitude d'aller en soirée, nous ne dîmes pas un mot de tout le trajet, puis nous arrivâmes à la demeure Soen. C'était une magnifique bâtisse à l'extérieur et j'étais certaine qu'à l'intérieur ce serait tout aussi fantastique et pourtant je fus surprise. Non pas par le papier peint mais plus par la concentration de jeunes vampires dans la salle de réception.

Je regardais alors Liam un air interloqué, mais il ne me répondit rien du tout, il souriait comme lorsqu'il était content d'une bonne farce ou quelque chose dans le genre. Je bouillonnais intérieurement, car j'étais certaine d'avoir été dupée.

C'était alors qu'on nous annonça que nous allions jouer à un petit jeu de célibataires.

« MAIS JE SUIS PAS CELIBATAIRE ! », avais-je envie de crier, mais je me pouvais pas... Cela n'était pas très sympathique...

Je soupirais attendant mon tour de prendre un numéro. Le même numéro que le miens formerait ma « paire » pour la soirée. Ça c'était bel et bien un jeu de grande personne ! Ils voulaient nous marier n'est-ce pas ? Que c'est nul ! Je refuse catégoriquement un mariage arrangé !

J'étais le numéro sept. Et je trouvais alors mon partenaire qui était grand, environ vingt centimètres de plus que moi. Je ne pouvais pas le regarder sans être obligée de lever la tête et en plus il irradiait de colère d'être ici. Tant mieux au moins nous étions deux.

Il ne me dit rien même lorsque l'on nous conduit dans un petit salon. Ce ne fut qu'une fois le domestique sorti qu'il m'adressa la parole.

- Ne crois pas que je vais me prêter à ce jeu débile, si tu avais une quelconque espérance. 

Puis il s'affala sur le sofa. Je souriais, puis en enlevant mes satanés talons hauts je ne regardais la tête haute, et mon air de gamine !

« Cela tombe très bien car je ne joue pas non plus à ces jeux d'adultes... », lui dis-je avant de me diriger vers la fenêtre...

Il y avait des personnes à l'extérieur, comme s'ils savaient déjà que nous voudrions nous échapper ! Les sagouins ! Je réfléchissais un peu, sans prêter attention à mon partenaire lorsque finalement je me plantais juste devant lui, les mains sur les hanches pas très très contente mais restant gentille quand même.

« Tu crois faire quoi là ? Allez ! Debout ! Tu vas m'aider ! », dis-je en essayant de le lever, puis en allant doucement vers la porte, cela me rappelait mes années à l'Académie et mes différentes missions camicaze. Je souriais encore, mais lorsque j'ouvris la porte le domestique me regarde un peu amusé, puis me demanda poliment si j'avais besoin de quelque chose... Je répondis par la négative puis referma vivement la porte.

Je regardais alors le vampire, puis d'un air dépitée je lui demandais : « Ils pensent qu'on va faire des bébés pour qu'on soit enfermé ensemble de la sorte ? »

Je soupirais à nouveau, maudissant mon frère et Liam, ils le savaient tous les deux ! Eh bien maintenant ils avaient plutôt intérêt à m'aider à retrouver Tonton sinon ma vengeance sera...terrible dans la mesure de mes moyens !
Je m'assis alors en plein milieu de la pièce, sur un tapis gris, tout doux au touché, puis décida d'entamer les hostilités.

« Puisque nous sommes un peu coincés ici, je vais me présenter... », je me relevais, oui, je ne reste pas en place, puis faisant une petit révérence, j'ajoutais : « Himeji Lin, enchantée je crois...et toi ? », lui demandais-je gentiment...

Autant lui demander ! Et puis j'avais envie de discuter maintenant que je savais que l'on ne pouvait pas sortir...

« Tu as quelqu'un dans ta vie ? », lui demandais-je en même temps que je sondais son esprit très coloré. Mon pouvoir ? J'étais parvenue à le maîtriser plus ou moins et des fois c'était intéressant de connaître les couleurs dans le cœur et l'âme des gens, mais si des fois, vraiment je m'en serai passée.
J'attendais ses réponses, me rasseyant sur le tapis, mes talons non loin de là, tout le temps devant moi.

HRP:

Visiblement la demoiselle n'était pas plus enchanter que moi par la situation. Toutefois cela n'appaissa en rien ma colère ainsi que le sentiment de trahison. Je m'en voulais aussi. J'aurai du le savoir quand Sameji m'a dit que mon père avait besoin de moi. Ce n"était qu'un mensonge de plus, rejoignant la longue liste de tous les autres. Je devrai en avoir l'habitude et pourtant au fond de moi, il y a toujours cette étincelle d'espoir de mon enfance qui refuse d'abandonner l'idée d'avoir un peu de valeur aux yeux de mes parents. Combien de temps encore vais-je réagir de la sorte ? Il faut que je grandisse la-dessus, que je m'endurcisse vis à vis d'eux. A cet instant, je ne veux qu'une chose, me coller contre Mika et me repaitre de son être afin d'oublier. J'ai besoin de la sentir car même si elle ne le sait pas, elle seule peut chasser mes démons et apaiser mon être torturé à cette minute...

Apparemment ma compagne de mauvaise fortune n'était pas décidée à se laisser faire de la sorte. Elle vint vers moi et tenta de me décoller du sofa. Même si elle était bien plus petite que ma personne, sa détermination était grande. Je savais que ce n'était que peine perdue. Vu le dispositif dans la salle de réception, je doutais fortement que la porte soit libre de toute surveillance. Evidemment mon intuition fut confirmée.

A mon avis, tu devrais apprendre rapidement que nous ne sommes que des jouets entre les mains de nos chers parents. Après tout, nous ne servons que leurs ambitions... Il serait tant que tu cesses d'être naïve.

Malgré la situation la fille a agi comme si cela ne l'affectait pas. Elle s'est assise par terre sur le tapis et a entamé une conversation le plus naturellement du monde. J'avais l'impression d'halluciner. Se rendait-elle compte de ce qui se passait autour d'elle. Je me suis dit que cela confirmait bien mon impression de petit princesse qui se dégageait d'elle. Le genre de fille qui ne connait pas la réalité et vit dans un monde tout rose. Sans ciller, elle se présenta attendant que je fasse de même. Je n'en fit rien, arborant ainsi mon attitude habituelle envers les gens que je considérais sans intérêt. Elle continua et se permit de m'interroger comme si nous étions des proches de longue date. Ce qui me mit un peu plus en rogne. Ma réponse ne se fit pas attendre

Que je le sois ou non, cela ne te concerne en rien. Cesse de faire aussi comme si on se connaissait et que l'on était amis. Je n'aime pas ce genre de relation

Mon ton était dur et directif. Oui les amis ne servent à rien dans notre univers. Ce ne sont que des relations utiles pour notre avancement sociale dans cette société. Nous finissons toujours par les trahir afin de gagner en pouvoir. Alors je n'ai nullement besoin de ce genre de choses. Je l'ai compris, il y a longtemps en voyant le fonctionnement de ma si charmante famille. J'étais encore plus furieux et dans ces cas là, la violence en moi prit comme toujours le dessus. Je me suis donc levé et j'ai donc fini par mettre une série de coups de poing dans le mur. La douleur ne faisant que décupler ma rage mais au moins, c'était moi qui la contrôlait de ce fait. Je ne cessais de dire:

Jamais, je ne lui pardonnerai cela. Jamais...

Cela a duré quelques secondes. Finalement, ma main fermée est restée contre le mur. Du sang a coulé un peu. Toutefois cela n'a pas duré vu que nous cicatrisons vite. Bien sur le majordome n'est pas venu voir ce qui se passait. Certainement on l'avait averti que je pourrai avoir ce genre de réaction. Je sentais que je perdais le contrôle encore et me laissais envahir par les ténèbres. Cependant je me sentais si impuissant en cette seconde. J'eus alors l'impression d'entendre la voix de Masato me dire qu'une fois de plus j'avais sauté les deux pieds joints dans ce traquenard sans même avoir eu le début d'un soupçon. Que décidément je ne faisais preuve d'aucun discernement dés qu'il s'agissait de mon père. J'entendis son rire et vis son air supérieur. La rage contre moi-même se décupla un peu plus. Pourquoi fallait-il que les choses tournent toujours de la sorte à mon désavantage. Sans m'y attendre, l'image de Mika souriante s'imposa à moi. Certes ce n'est pas à mon intention qu'elle adressait ce sourire, c'était à Toga. Toutefois c'est la seule chose à quoi je pus me raccrocher et qui atténua mon malêtre.

Soudain j'ai senti Himeji dans mon dos. Je lui alors adressé un avertissement immédiat :

- Ne t'approche pas plus de moi. Je risquerai te blesser ce qui m'attirerait certainement encore un peu plus d'ennuis et provoquerait certainement la colère de notre ôte ainsi que de tes proches.

Non ce n'était pas pour la protéger que je la mettais en garde mais bien pour mon propre salut. Si je ne lui avais pas sauté dessus comme je l'aurai fait avec une autre pour me défouler, c'est parce que je me doutais bien qu'elle ne devait pas venir d'une quelconque famille. Après tout, tous ceux que j'avais pu apercevoir faisait parti de la crème de la crème de notre monde. Poser un doigt sur elle aurait été une erreur fatale.

J'essayais encore de sortir des méandres de mon coup de sang quand je perçus soudain la chaleur d'une main se poser sur mon dos...

Quand j'ai entendu ce désolé, je n'ai eu qu'une envie éclater de rire. Ne croyez pas que cela aurait été un rire joyeux, il aurait plutôt pris la couleur du cynisme. Certainement elle se sentait responsable de mon accès de colère. Mais en réalité, elle n'en était pas la cause, seulement la petite goutte de sang qui l'avait déclenché. Il fallait dire que depuis mon arrivée où j'avais saisi le traquenard, ma rage habituelle, si discrète à cet instant là, s'était rappelée à mon bon souvenir une seconde.

- Tu n'as pas être désolée. Tu as été aussi stupide que moi de t'être fait prendre au piège. Preuve que malgré mon intelligence, mon cerveau a décidé de se mettre au même niveau que celui de certains humains.

Pour une grande partie des vampires se faire rabaisser de la sorte aurait été une insulte grave. De ce fait, elle aurait du se mettre en colère. Cependant Himeji n'eut aucune réaction. A cela, il n'y avait que trois possibilités possibles. La première, elle savait parfaitement se contenir contrairement à moi. La seconde, elle n'était pas aussi intelligente que je l'avais supposé et cela en était la preuve. La troisième et qui me mettait dans une position délicate si elle découvrait mon secret, était qu'elle aimait les humains et qu'elle ne se sentait pas insulté d'être à leur niveau. J'ai alors invoqué les dieux pour que ce soit ma seconde idée qui l'emporte même si j'étais persuadé que je me fourvoyais.

Soudain la jeune fille me prit la main et sans me contraindre me tira jusqu'au sofa. Elle me scruta comme si elle réfléchissait à ce qu'elle allait me dire. Contrairement à l'air optimiste qu'elle avait sur son visage tout à l'heure, elle prit une expression plus sérieuse puis soudain prit la parole en me surnommant. Chose qui me laissa dépourvu au plus haut. Moi un vampire de sang noble, maîtrisant l'art de l'enrobage vers les gens, l'un des plus sadiques ainsi que pervers avec une fierté de paon comme dirait certain, était entrain de me faire appeler lapin par ma partenaire théorique. Mais dans quelle dimension farfelue étais-je tombé ? Est-ce que cette fille et moi appartenions vraiment au même monde. J'étais si dérouté voir même abasourdi, que je n'ai pu dire que :

Usagi... Tu viens de m'appeler vraiment ainsi... Là, je crois que je touche le fond du fond, du très fond de l'univers. Généralement quand les gens parlent de moi, ce n'est ce terme qui est évoqué...

J'avais l'impression d'avoir pris le pire uppercut dans l'estomac de mon existence. Même Mika n'avait jamais réussi à m'atteindre de cette façon. Peut-être parce que cette attaque était trop direct mais surtout trop simple pour ma subtilité dominante. Evidement les paroles qu'elle avait dite venait d'être démontré. Néanmoins, je n'ai pu m'empêcher de demander :

- Tu es certain que tu es un vampire de level B ? Et as-tu vraiment l'âge d'être ici ?

Je n'en revenais pas. J'aurai du me mettre en colère pour cela. D'ailleurs si j'avais été à l'académie, c'est sans nul doute ce qui se serait passé et la personne ayant dit de tes choses, n'aurait vraiment pas été belle à voir si cela avait été un garçon et n'en aurait pas mené très largement si cela avait été une fille. Mais au vue de notre situation, de l'avertissement que j'avais déjà émis et du comportement plus que fantasque de mon interlocutrice, il m'était impossible de faire cela...

Puis soudain je l'ai entendu soufflé ces quelques mots tentés de désespoir. Visiblement, même si elle ne savait pas ma situation, elle aussi avait quelqu'un à qui elle tenait et qui ne faisait pas parti de notre cercle. Sinon certainement qu'Himeji ne serait pas retrouvée coincer ici de plus avec un type comme moi. Alors je ne sais pour quelles raisons, je me suis levé. Je me suis concentré un instant et j'ai fait apparaitre une boule d'eau devant moi. J'ai commencé à la manipuler en la déplaçant dans l'air ce qui laissé des trainées. Je lui ai lancé :

- Regarde.

Peut-être pour la seconde fois de ma vie, je voulais faire sourire quelqu'un d'autre que moi. Un sourire fugace est passé sur mon visage. Bien sûr, cet intermède n'a pas duré plus d'une minute. Après tout, j'étais moi et très rapidement, le masque s'est remis en place. Mais pendant ce laps de temps, j'ai espéré que cela lui changerait les idées...

Je n'étais pas heureuse de me retrouver dans cette situation loin de là, mais nous ne pouvions rien y faire à part que l'on nous « relâche » et j'étais persuadée que ce n'était pas pour tout de suite. Alors autant essayer de bien m'entendre avec Usagi-kun. Il était différent de moi dans le sens où la colère était très présente dans son esprit. Pour ma part je ne pouvais pas en vouloir à ma famille d'essayer de trouver une personne la mieux pour moi, mais je pouvais leur en vouloir sur le fait que je suis assez grande et assez concernée pour décider moi-même qui aimer et avec qui passer ma vie.
Même si cette union pouvait passer comme contre nature, pour moi elle était d'une évidence même. Je l'aimais, il m'aimait, que pouvons-nous demander de plus ? Rien n'est-ce pas ?
Mon acolyte n'aimait pas le surnom que je lui avais donné, eh bien, il n'avait qu'à se présenter ! Si on n'aime pas mes surnoms, tant pis ! C'est lui qui a commencé ! Oui, j'avoue ça fait gamine, et alors ? J'ai demandé son prénom, non ? Il n'a pas su saisir sa chance, voilà tout.

Il me demanda alors si j'avais l'âge pour être ici et si j'étais sûre d'être une level B. Une façon sympathique de se faire insulter non ?! Je le regardais alors un peu méchamment, surtout que j'étais quasiment certaine d'être plus vieille que lui ! Pour une fois que ce genre de chose m'arrivais, je ne pouvais qu'en être sûre...
Mais je ne répondis pas, on dit que l'on répond aux imbéciles par le silence, alors je me tais. J'attends qu'il se lasse d'être méchant et ensuite on verra, on verra s'il est digne de mon savoir inutile mais parfois utile. Il voulait qu'on lui foute la paix ? Cela tombait absolument bien ! Moi aussi... Vous imaginez la suite avouez... Mais je n'en parlerai pas maintenant, pas tout de suite du moins.

Je préférais me concentrer sur ma petite étoile, me demandant ce que lui faisait, s'il était avec cette fille que je ne connaissais pas mais qui à mon goût le voyait bien trop... Jalouse ? Absolument, je le suis dans la mesure où c'est mon chéri et pas celui d'une autre, ça c'était hors de question...

Regardant mon petit lapinou se lever, je le vis comme se concentrer avant de faire apparaître une boule. Une boule d'eau qu'il déplaçait au gré de son envie. Je le regardais subitement intéressée et tout à fait heureuse, des petites étoiles dans les yeux parce que je n'avais pas encore eu l'occasion de voir en action ce genre de pouvoir, surtout lorsqu'il n'est pas destiné à faire du mal, bien au contraire.

Usagi-kun me disait de regarder mais j'étais comme hypnotisée, j'adorais ce qu'il faisait, c'était joli et puis ça faisait un peu rêver... Je souriais toute contente...

« Merci... C'était magnifique. », dis-je lorsqu'il arrêta, redevenant plutôt fermé, froid comme au début mais j'avais vu. Je l'avais vu souriant, gentil.

J'aurai voulu le prendre dans mes bras mais il l'aurait sans doute très mal prit. Mais alors...très très mal, mais puisque j'avais vu sa gentillesse j'allais l'aider et donc faire un effort. Me relevant un doux sourire sur le visage, je le regardais puis pris de nouveau la parole.

« Puisque tu es plus gentil que tu en as l'air, je vais te faire part de mon idée Usagi-kun... Le tout est de savoir si tu es prêt à m'écouter... », lui dis-je le regard légèrement provocateur.

J'attendais un long moment, et puis de toute façon qu'il le veuille ou non j'allais le lui proposer car c'était la seule solution que j'avais trouvé pour nous sortir de ce foutoir.

« Ta famille cherche à te caser avec une level B. Ma famille cherche à me caser avec un level B. S'ils pensaient avoir gagner, alors, nous n'aurions plus de problème. Je parle pas de mariage et du reste, c'est hors de question, mais juste s'ils pensent que l'on est ensemble alors nous pourrons vivre notre vie tranquillement, tu ne penses pas ? »

Je me demandais quelle allait être sa réaction, je ne voulais pas d'un vrai petit ami, j'en avais déjà un, mais un faux pourrait me permettre d'être tranquille sans avoir mon frère sur le dos, juste le temps que je retrouve mon oncle et que je trouve un solution à l'immortalité...